Dans son
dernier ouvrage qui vient de paraître, l’économiste Laurent Davezies démontre
chiffres à l’appui, que si, en termes d’emploi, les femmes ont quantitativement
moins souffert de la crise de 2007 que les hommes, elles ont davantage été
victimes des contrats précaires et du temps partiel subi. Les organisations
patronales ont beau mettre en avant leur intérêt pour le sujet, l’égalité entre
les femmes et les hommes est un peu comme la ligne d’horizon : plus on semble
s’en approcher, plus elle s’éloigne. Les gouvernements qui se succèdent ont
beau multiplier les déclarations sur l’égalité professionnelle, rien n’y fait.
Certes, des progrès ont été réalisés depuis une quarantaine d’années, mais avec
la crise ils semblent marquer le pas. Aussi, le plan présenté par Jean-Marc
Ayrault, le 30 novembre, aurait-il dû relancer le processus. Hélas (!) il n’est
pas de nature à répondre à toutes nos inquiétudes. Je ne parle pas des mesures
contre les violences faites aux femmes, qui vont dans le bon sens, ni de celles
en faveur de l’éducation ou de l’égalité dans l’action publique. Je me cantonne
aux mesures sur la vie professionnelle. Et là, pas de quoi casser trois pattes
à un canard ! Inviter les partenaires sociaux à ouvrir une négociation sur
l’égalité professionnelle, encourager l’entreprenariat féminin, promouvoir la
place des femmes dans les conseils d’administration… autant de propositions qui
parlent peu ou pas aux salariées. Une fois de plus, on semble rester au niveau
des grands principes, des déclarations d’intention. Tout cela relève du constat
partagé et révèle que la prise de conscience a bien eu lieu. Il est urgent
désormais de passer aux actes et prendre une série de sanctions sans lesquelles
le droit des femmes n’avancera pas. Ces sanctions doivent concerner l’égalité
salariale, l’accès aux postes à responsabilité, la conciliation des temps de
vie… Notre action sur le terrain est d’aider les entreprises à concrétiser ces
projets avant d’en arriver aux sanctions. Nous avons toutes et tous à y gagner.
SECRÉTAIRE GÉNÉRALE,
PANTIN, LE 30 NOVEMBRE 2012
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